エピソード

  • Climat et capitalisme : faire face pour éviter l'effrondrement
    2024/11/16
    Professeur de Philosophie à l'Université de Moncton - Campus de Shippagan- dans la province du New Brunswick, grand ouest canadien, Alain Deneault revient en France pour la sortie de son dernier ouvrage « Faire que » (Lux éditeur). Deux cent pages de jus de crâne partant d’un constat édifiant : « Face à l’inouï, on ne peut comparer la situation à rien. Comme l’« ambiance » et l’« atmosphère », qui désignent à la fois un état d’esprit collectif et, respectivement, l’environnement et les fluides gazeux entourant la planète, le terme « climat » nomme une émotion sociale éprouvée sur le plan de l’intime, en même temps qu’un moment météorologique. C’est un climat hostile. En l’état, désormais, il est inouï, ne correspond à rien, ne se raconte pas. Il nous échappe, nous hante, nous trouble, nous effraie. On ne parle que de lui mais en ne sachant plus comment. Ça chauffe. » écrit Deneault dans les premières pages de son livre. Le Monde est inouï. Le réchauffement climatique est inouï. Et notre avenir l’est tout autant. Évoquant tour à tour l’addition énergétique sans fin que nous allons devoir payer, les holdups sémantiques qui de développement durable en écologie politique douteuse, nous empêchent de voir et de dire le réel, le philosophe juste sorti de son île canadienne atterrit à Blast pour nous livrer son angoisse sur un bon tiers de son livre et de son entretien, avant de réfléchir à la question : doit-on s’interroger sur ce que l’on doit faire pour sortir de l’impasse politique ou nous lancer très vite dans le « Faire que… » posé en couverture de son livre : Alors que faire ? « Changer de question », écrit Deneault qui s’appuie entre autres sur les travaux de Derrida et Nancy pour quitter la position stationnaire et contemplative qu’elle suppose et considérer sa contradiction fondamentale car demander « que faire ? » c’est déjà faire, c’est déjà muter. Le philosophe est donc venu pour essayer de réfléchir avec nous aux solutions. Et il parvient à nous convaincre. Ce qui était loin d’être évident. Avez-vous déjà entendu parler des bio-régions ? Non ? Cliquez sur le lien, écoutez Deneault interrogé par Denis Robert et voyez ce qu’on peut faire pour vous aider.
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  • « Au boulot ! » : Portrait d'une France brisée par le travail
    2024/11/10
    « Au Boulot ! » le film de François Ruffin et Gilles Perret sort cette semaine, l’occasion d’inviter à Blast ses deux réalisateurs. Le film – intéressant dans sa plongée d’une France au travail- repose sur la tentative d’embrigadement d’une jeune femme de droite, bourgeoise insupportable et pleine de préjugés vers des contrées plus riantes et humanistes. On suit donc « Sarah et les chics types », le voyage et l’amitié naissante de Ruffin le rouge et de Sarah la blonde, filmé par Gilles Perret le savoyard. Puisqu’on est dans les clichés, usons-en. Le film – qui sort dans 140 salles- part de cette envie très aguicheuse de voir une chroniqueuse intoxiquée par la doxa libérale, portant bijoux de luxe et sourire siglé CNews, expédiée dans une France au boulot. Une France d’ouvriers, de travailleurs jetables, de clients des Restos du cœur. Une France sur laquelle Sarah Saldmann crache (et c’est peu de le dire) à longueur de soirée sur les médias de Bolloré. Le duo Ruffin-Perret l’emmène pour un tour qui commence bien et finit en queue de poisson. Sarah disparait soudainement des radars sans qu’on sache vraiment si la greffe a pris. Mais ce n’est pas si grave, on a passé 90 minutes au cinéma à voir un film sur des français d’habitude invisibles. Comment est né ce film ? Qu’est devenue sa protagoniste ? Comment le député Ruffin concilie-t-il sa vie de politique avec celle de journaliste ? De quoi ce documentaire sorti dans 140 salles est-il le nom ? Cette conversation entre amis tente d’y répondre sans complaisance. On vit dans un monde de bruts, de faux prophètes, d’oligarques et de menteurs. Autant chercher un peu d’humour et de douceur…
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  • Comment le système éducatif a conditionné le vote Trump
    2024/11/08
    Richard Zimler, romancier américain et professeur de journalisme vivant au Portugal, partage ses réflexions sur l'élection de Donald Trump et ses conséquences pour les États-Unis et le monde. Il exprime son choc et sa déception face à ce qu'il considère comme la fin du rêve américain d'égalité et de solidarité et ses inquiétudes concernant la polarisation croissante et excessive de la société américaine, les défis du système éducatif et médiatique, ainsi que les difficultés du Parti démocrate à convaincre les électeurs. Il souligne ses craintes pour l'avenir des droits civils et la politique étrangère américaine. Il évoque également la détresse de nombreux Américains progressistes et des minorités, ainsi que la possibilité d'une vague d'émigration vers des pays comme le Canada, le Portugal ou la France. Il relève des différences notables de vote aux États-Unis en fonction du niveau d'éducation et de l'urbanisation. Les états et les comtés avec un niveau d'éducation plus élevé et les zones urbaines ont tendance à voter pour les démocrates, tandis que les zones rurales et moins éduquées favorisent les républicains. Il évoque également la polarisation croissante de la société américaine et les défis économiques auxquels est confrontée la classe moyenne, notamment en ce qui concerne l'accès à l'éducation supérieure. Les problèmes du système éducatif américain inégalitaire et trop cher, la concentration des médias aux mains de milliardaires pro Trump et la propagation des fausses informations peuvent aussi expliquer l’élection. Selon lui, le Parti démocrate a échoué en raison sexisme des mâles du pays peu enclin à voter pour une femme. L'influence de la guerre à Gaza a aussi démotivé les jeunes électeurs, Kamala Harris étant trop positionné sur le soutien inconditionnel à Israël. Il craint une régression des droits civils, notamment pour les femmes, les minorités et la communauté LGBTQ+, ainsi qu'une polarisation accrue de la société américaine. Le Parti démocrate aurait dû se positionner plus à gauche pour gagner, dit-il. L’échec de la campagne tient aussi à l'incapacité du Parti démocrate à préparer en amont de Biden un candidat solide pour l'élection. « Le parti devrait analyser soigneusement cette élection pour mieux convaincre les électeurs moins éduqués et ceux des petites villes. » explique Richard Zimler qui exprime ses inquiétudes concernant l'impact potentiel de Trump sur la situation en Israël et en Ukraine, craignant qu’il ne soutienne les actions de Netanyahu et ne donne carte blanche à Poutine. Il partage le sentiment de peur et de dépression ressenti par ses amis américains. Richard exprime, pour finir, son soulagement de vivre au Portugal qu'il considère, plus que jamais, comme un refuge.
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  • Gaza : « C'est un génocide qui a toute une série de prémisses »
    2024/10/20
    Cet entretien fait suite à la publication cette semaine en France d’un ouvrage de l’historien italien Enzo Traverso « Gaza devant l’histoire » aux éditions canadiennes LUX. Pas un hasard d’ailleurs, si l’auteur, professeur d’histoire ayant fait une partie de sa carrière en France et ayant migré à la prestigieuse université américaine de Cornell aux USA, a choisi un éditeur étranger pour publier ce que certains qualifieront aisément ici de brûlot. Tant l’ambiance en France est électrique. Le sujet-une relecture du massacre du 7 octobre à l’aune de l’histoire d’Israël- s’inscrit dans le contexte tragique de ce que Traverso qualifie dès le début du livre et de l’entretien de génocide. « L’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a fait l’objet, presque partout, d’une condamnation nécessaire et compréhensible. En revanche, la furie dévastatrice et meurtrière déchaînée par Israël au cours des mois suivants a suscité des réactions beaucoup plus mitigées, des prises de distance embarrassées mais toujours indulgentes, généralement bienveillantes. » prévient-il avant d’expliquer : « Tout le monde a compris que cette guerre marque un tournant, non seulement pour ses conséquences géopolitiques, mais aussi pour ce que les Palestiniens et les Israéliens représentent aux yeux du monde. Certes, aujourd’hui elle appartient au présent et nous ne sommes pas encore en mesure d’en écrire l’histoire… ». Avec cet entretien fleuve et passionnant de plus de deux heures, l’historien et son intervieweur tentent d’historiciser le massacre en cours en multipliant les sources et les références géopolitiques. La discussion, libre et érudite, fait du bien au moment où partout ailleurs dans les médias dominants, dès qu’on évoque un soutien aux Palestiniens ou qu’on nomme le génocide en cours, on est taxé par des esprits obscurs, étroits et souvent haineux, d’antisémites. Faites-vous votre opinion en vous connectant. Vous pourrez également lire sur le site de Blast un chapitre du livre d’Enzo Traverso qui éclaircit cette question de l’antisémitisme et de son avatar l’antisionisme.
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  • E. Macron: un grand pervers à l'Élysée
    2024/09/29
    Depuis l’élection d’Emmanuel Macron jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale, il y a eu beaucoup de commentaires sur la « folie » d’Emmanuel Macron « artisan du chaos ». Le ressentir et le dire est une chose ; analyser en quoi consiste cette pathologie au coeur du pouvoir en est une autre. C’est tout l’enjeu du patient travail du sociologue et chercheur au CNRS Marc Joly, auteur d’un formidable essai à paraitre la semaine prochaine « La pensée perverse au pouvoir » (Anamosa éditeur), dont en plus de cet entretien, Blast publie les bonnes feuilles. Articulant l’enquête sociologique et la psychanalyse, en particulier à partir du travail du psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier, il dévoile ici, dans cet entretien savant, méticuleux, passionnant et inédit ce qui est effectivement en jeu en France aujourd’hui: une folie narcissique et une perversité accomplie qui rejaillissent sur et maltraitent tout un peuple. Accrochez vos ceintures, ce zoom arrière vertigineux permet de comprendre ce qui nous est arrivé et ce qui va encore nous prendre en traitre. Cœur sensible ou macroniste s’abstenir.
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  • Le diable est un drôle de Lascar
    2024/08/14
    A l’occasion de la sortie de la formidable bande dessinée « Carcajou » (dessin Djilian Deroche, éditions Sarbacane), Denis Robert reçoit Boris Dolivet alias El Diablo son scénariste. L’occasion d’évoquer avec lui la vie au canada, la comparaison entre l’humour français et l’humour québécois et le regard d’un exilé sur la situation politique en France. L’émission a été enregistrée la veille du premier tour des législatives. Mais c’est surtout du carcajou, l’animal le plus glouton du Canada, qu’il va s’agir ici. Il donne le nom à cette histoire qui se déroule à la fin du 18ième siècle pas loin d’Alberta, dans le grand nord canadien. Là où il fait très froid, où les indiens se font plumer et où règne Jay Foxton un patron raciste et corrupteur qui veut faire la peau de tout ce qui lui résiste à commencer par Gus Carcajou, un vieil ermite qui possède une mine d’or sous laquelle gît du pétrole...
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  • Vote RN : plongée dans la France des campagnes
    2024/07/21
    « Qui va lire un bouquin qui parle de nous ? » me demande Vanessa, employée trentenaire résidant dans l’un des cantons dépeuplés du Grand-Est de la France. Elle est habituée à ce qu’on ne sache pas situer son département sur la carte, à ne pas revendiquer de « racines » régionales particulières, à ne pas faire ni entendre parler de là où elle a grandi, ni à voir, dans les médias ou dans les lieux de pouvoir, de personnes qui ont un parcours ou ne serait-ce qu’un accent similaire au sien. Ce « bouquin qui parle de nous » porte en effet sur les jeunes adultes qui vivent dans ce que l’on a coutume d’appeler dorénavant la « France périphérique». Ainsi commence l’essai du sociologue et ethnographe Benoit Coquard « Ceux qui restent » (Editions la Découverte) qui porte comme sous titre « Faire sa vie dans les campagnes en déclin » Le livre sert de support à cet entretien passionnant entre Denis Robert et Benoit Coquard qui éclaire, d’une lumière douce mais précise, les zones d’ombre de cette France des campagnes, cette France des délaissés, des « cassos » et du travail au noir. On est dans le Grand est où le sociologue a vécu entre 2010 et 2018 pour faire ses recherches sur la France populaire qui a toujours voté à droite, mais qui aujourd’hui s’est déportée en très grand nombre vers l’extrême droite. « Être du coté des gens bien, c’est voter à droite » dit un des protagonistes qui se déclare « 100% Le Pen » et pourrait ajouter « Les gauchistes c’est des branleurs » ou « ceux qui ne travaillent pas ne valent rien » . Entre nostalgie d’un passé révolu, apéro pastis-whisky qui dure, fermeture des bistrots, photo de Bardella sur le frigo, travail au noir et repli sur soi, on trouve aussi de la fierté, de la solidarité et la réminiscence des gilets jaunes. Mais de moins en moins de service public. A travers ceux qui restent et ceux qui partent des périphéries, on comprend mieux comment et pourquoi le Rassemblement national pousse et grimpe d’élection en élection, sans trop d’efforts… Photo de couverture : Alexa Brunet
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  • Législatives : La France est en danger de mort (avec Jean-François Bayart)
    2024/06/15
    « Malheur à la ville dont le prince est un enfant » : C’est le titre du dernier ouvrage de Jean-François Bayart, sociologue et professeur à l’IHEID de Genève. Il campe bien le trouble du double quinquennat d’Emmanuel Macron que nous subissons depuis sept ans et qui trouve en ce début d’été une petite apocalypse avec la dissolution de l'Assemblée nationale et le score très élevé de l’extrême droite en France. De Benalla au désastre de l’enseignement supérieur en passant par le traitement des migrants ou des gilets jaunes, JF Bayart revient avec Denis Robert sur les épisodes marquants de la présidence de cette république en marche arrière. Nous glissons vers le chaos et une dictature à la Victor Orban, alerte notre invité qui critique beaucoup la faiblesse des journalistes et des corps intermédiaires anéantis par ce prince capricieux et mentalement dérangé que les français ont placé à l’Elysée. Par leur plus grand malheur...
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    1 時間 36 分