Sorti en avril 2021 sur Netflix, New Gods: Nezha Reborn marquait l'une des premières irruptions de l'animation chinoise grand public sur nos terres, là où certains autres projets du même acabit restaient cantonnés à l'Empire du Milieu. Qui plus est, en réinterprétant à la sauce moderne un roman historico-fantastique essentiel de la littérature chinoise, avec une surcouche esthétique mêlant néo-rétro et steampunk, le film offre une porte d'entrée étonnante vers un folklore aussi dense qu'enchanteur.

Fan de courses de motos et livreur d'apparence banal, Li Yunxiang découvre qu'il est la réincarnation du dieu Nezha, celui qui a combattu il y a 3 000 ans le roi-dragon des mers de l'est. De nouveau confronté à de vieux ennemis, il va devoir apprendre à maîtriser ses pouvoirs pour protéger ses proches et la ville de Donghai.

Film d'action débridé, New Gods: Nezha Reborn surprend par sa générosité, sa radicalité parfois et la beauté de certains de ses environnements, fonctionnant comme un aperçu d'une mythologie largement méconnue en Occident. Le film demande toutefois un premier effort pour se faire à un character design et surtout une animation spécifiquement chinoise, et on peut lui reprocher une structure et des personnages qui ne sortent jamais des sentiers battus. Mais que ce soit le cinéphile curieux avide de s'ouvrir à de nouveaux horizons, ou le spectateur lambda cherchant un divertissement bien rythmé et spectaculaire, ils seront récompensés de s'être aventurés en dehors des sentiers battus. D'autant qu'avec un Ne Zha 2 en train de pulvériser tous les records sur le simple marché chinois, l'animation chinoise pourrait bien tout écraser sur son passage dans les années à venir…

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Générique : Encounter of Every Possible Kind - Midnight Commando
CC BY 4.0 DEED

Sorti en 2007 (cela ne nous rajeunit pas), Ratatouille est comme le bon vin : il se bonifie avec le temps. Signé du génial Brad Bird, à qui l'on doit notamment Les Indestructibles et Le Géant de fer, ce film mettant en scène un rat grand chef cuistot et marionnettiste dans le milieu de la haute-gastronomie parisienne est devenu l'un des fers de lance de l'originalité, l'ingéniosité et l'universalité à la sauce Pixar. Pour en parler pendant une bonne heure, je reçois celle qui partage ma vie et m'a fait redécouvrir ce chef-d'œuvre étoile : Amélie Courson, créatrice du podcast Parlons Cash !, qui se prête également à l'exercice inédit du Questionnaire Animédia.

Rémy est un jeune rat qui rêve de devenir un grand chef français. Ni l'opposition de sa famille, ni le fait d'être un rongeur dans une profession qui les déteste ne le démotivent. Rémy est prêt à tout pour vivre sa passion de la cuisine… et le fait d'habiter dans les égouts du restaurant ultra-coté de la star des fourneaux, Auguste Gusteau, va lui en donner l'occasion ! Ecartelé entre son rêve et sa condition, Rémy va découvrir le vrai sens de l'aventure, de l'amitié, de la famille… et comprendre qu'il doit trouver le courage d'être ce qu'il est : un rat qui veut être un grand chef.

On pourrait résumer Ratatouille en un film d'animation bien rythmé, basé sur un concept de base 100% cartoon aussi improbable que bien mis en scène, s'il n'était pas immensément plus que ça. En racontant l'histoire d'un jeune rat qui s'extrait des bas-fonds pour devenir le plus grand chef de France, le film nous parle aussi bien d'émancipation, de développement personnel, de la nécessité de créer lorsque l'on est talentueux et plein d'ambition, pour finalement trouver sa place dans un monde qui ne nous fait pas de cadeau. Tout ça, sans oublier de tailler un costard à la critique, sublimer Paris, nous donner faim et nous faire rire ! Une œuvre complète, qui se destine à tous, et à revoir à différents moments de sa vie pour l'apprécier à ses justes valeurs. Bon appétit, bien sûr !

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Guest star : Amélie Courson, du podcast Parlons Cash !

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Il y a des doudous générationnels qu'il faut savoir laisser dans le coffre à jouets. Sorti en 1997 en plein nouvel âge d'or de Disney, Hercule continue de bénéficier d'une certaine cote de sympathie auprès d'une certaine génération, qui le considère comme une aventure épique, ponctuée de chansons entraînantes et portée par des personnages forts. Sauf que… vraiment ? Et si, dans ce nouveau format d'Animédia, on essayait d'aller au-delà de nos souvenirs pour remettre certains classiques à leur juste place.

Dans la Grèce antique, alors que la fête bat son plein et que les fées se penchent sur le berceau d'Hercule, fils de Zeus, Hadès, seigneur des enfers, ronge son frein. En consultant les Moires, il apprend que les planètes lui seront favorables dans dix-huit ans. Pour gouverner l'Olympe, il lui suffira de libérer les Titans, jadis emprisonnés par Zeus, après avoir éliminé le seul dieu capable de le tenir en échec : Hercule.

N'y allons pas par quatre chemins et puis de toute façon tout est dans le titre : Hercule est le pire Disney de l'ère moderne. En sacrifiant les espoirs d'odyssée mythologique sur l'autel de la comédie bas du front, le film déçoit sur à peu près tous les niveaux. Nettement plus impardonnable est son aspect visuel, entre dessin grossier, arrière-plans vides, character design de mauvais goût et 3D aux fraises. Plutôt que de s'élever vers le toit de l'Olympe, tel un James Woods en plein cabotinage, Hercule prend alors la direction des enfers, et ce n'est pas nous qui nous sacrifierons pour l'en sortir.

Le calendrier des sorties de ce mercredi 12 février
Daffy & Porky sauvent le monde, de Peter Browngardt
La Vie, en gros, de Kristina Dufková
Géniales !, d' Augusto Zanovello, Anne-Sophie Gousset, Clément Céard, Dina Velikovskaya et Alžbeta Mačáková Mišejková
Hola Frida, de André Kadi et Sophie Faucher

+ The Witcher : Les sirènes des abysses, sorti sur Netflix le mardi 11 février

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Pour son septième long-métrage, Jean-François Laguionie met fin à soixante ans de carrière avec Slocum et moi. Dans cette histoire largement autobiographique, ce vétéran de l'animation française, formé auprès du maître Paul Grimault, revient sur un épisode improbable de sa vie, qu'il double d'une véritable aventure en mer, le tout enrobé dans un récit de passage à l'âge adulte. Tout ça, en conservant son trait crayonné si sensible et sa palette de couleurs à l'aquarelle.

Début des années 1950, sur les bords de Marne. François, un jeune garçon de 11 ans, découvre avec intérêt que ses parents entament, dans le petit jardin familial, la construction d'un bateau, réplique du voilier du célèbre marin Joshua Slocum. Au long des années, dans une France d'après-guerre, le jeune François va voguer de l'adolescence à l'âge adulte. Au fil de la construction du bateau, tout en portant un regard tendre et poétique sur sa mère et son père, le jeune garçon entamera sa propre aventure, celle qui le mènera sur le chemin de ses passions, la mer et le dessin.

Découvert au Festival d'Annecy l'été dernier, Slocum et moi a eu l'effet d'un profond coup de cœur. En provoquant chez moi une identification immédiate avec son personnage principal, Jean-François Laguionie a fait remonter énormément de souvenirs, m'aidant à me projeter dans ce voyage immobile à trois. Parce que la destination ou même la réalisation du projet compte moins ici que les émotions qu'il provoque en nous et le trajet intérieur qu'il nous fait accomplir. Slocum et moi est un film d'un extrême sensibilité, qui passe grâce à une économie de mots, et nous rappelle qu'il est primordial de nous autoriser à rêver.

Littoral, le doc - Le marin imaginaire

Les nommés pour le César du court-métrage d'animation
Beurk !, de Loïc Espuche
GiGi, de Cynthia Calvi
Papillon, de Florence Miailhe

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Près de 20 ans après le précédent, Wallace & Gromit sont revenus le 3 janvier dans un deuxième long-métrage distribué chez nous sur Netflix : La Palme de la Vengeance. Une nouvelle aventure dans laquelle le duo de pâte à modeler retrouve l'un de ses plus féroces ennemis, pour le plus grand bonheur de tous.

Toujours aussi féru d'inventions, Wallace crée le Norbot, un nain de jardin intelligent censé aider Gromit dans ses tâches jardinières. Mais alors que le gnome prend une place de plus en plus importante dans la vie des deux amis, derrière les barreaux, le redoutable pingouin
Feathers McGraw prépare secrètement sa vengeance…

Cette fois encore, le studio britannique Aardman, spécialisé dans l'animation en volume, s'est surpassé pour nous offrir ce qui se fait de mieux dans le domaine de la stop motion. Wallace & Gromit : La Palme de la Vengeance est un bijou d'animation, un film au rythme impeccable, bourrée de références à de grands classiques du cinéma, transcendées par une réalisation aux petits oignons et un humour "à l'anglaise" qui fait mouche. Et en doublant l'absurde de thématiques fortes, notamment autour de l'intelligence artificielle et de l'usage de la technologie, le film de Nick Park et Merlin Crossingham réussit l'exploit de parler aussi bien aux petits qu'aux grands. Une réussite à tous points de vue pour l'un des meilleurs films de ce début d'année.

Bolchegeek - L'animation "pâte à modeler" va-t-elle disparaître ?
BBC - Behind the scenes of Wallace & Gromit: Vengeance Most Fowl
BAFTA - Feathers McGraw is back... How Aardman Animation brought Vengeance Most Fowl to life

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Préparez les mouchoirs ! 16 ans après Mary & Max, Adam Eliott revient avec un deuxième long-métrage, auréolé du Cristal au Festival d’Annecy. Mémoires d’un escargot est une étude de personnage façon tragicomédie, réalisée en stop-motion avec figurines, accessoires et décors 100% faits à la main. Une démarche quasi-militante pour le trop rare réalisateur australien, devenu une référence en la matière.

À la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s’enfonce dans le désespoir. Jusqu’à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille…

Adam Elliot a cette capacité unique à faire émerger la poésie de situations d’une extrême noirceur et Mémoires d’un escargot ne fait pas exception. On entre immédiatement en empathie pour ces personnages peints par petites touches. L’absurde et l’humour (noir) ne sont jamais loin et nous font tenir face aux nombreuses épreuves, souvent cruelles et injustes, qu’ils doivent surmonter. Fragile, préférant se réfugier dans son antre pour ne pas avoir à affronter le monde extérieur, Grace est la parfaite métaphore de l’escargot et nous est montrée sous un regard toujours tendre, sans jugement. C’est en parvenant à s'accepter et à se libérer de ses traumas qu’elle concrétise le message final du final : vivre sa vie en allant de l’avant. Et si vous vous posez la question : oui, j’ai versé ma petite larme… L'un des meilleurs films de ce début d'année et d'ores et déjà l'un des moments forts de 2025.

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Deuxième et dernière partie de ce diptyque en forme de bilan de l'année 2024 et après les Flops il est l'heure de parler de ce qui s'est fait de mieux dans le cinéma d'animation avec le Top 5 d'Animédia.

Un classement à dominance japonaise, comportant un film sorti chez nous uniquement sur une plateforme de streaming, un blockbuster ultra-attendu, un petit film indépendant qui a su séduire public et critiques et une surprise de taille pour terminer. En clair, attendez-vous à y retrouver le cinéma d'animation dans toute sa diversité, ainsi qu'une mention spéciale pour une mini-série française disponible gratuitement.

En attendant que 2025 nous livre à son tour son lot de pépites et de belles surprises, venez me dire à votre tour en commentaire quels sont les films d'animation qui vous ont le plus marqué en 2024.

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2024 est derrière nous, il est donc temps de se retourner pour en dresser le bilan. C'est l'heure des incontournables marronniers, les Top et Flop de l'année et on attaque avec les cinq pires films d'animation de 2024.

Une énième suite de trop, un film à sketches qui n'aurait peut-être pas dû sortir sur grand écran, un spin-off d'animé à peine mieux produit qu'un épisode TV, le quatrième épisode d'une franchise qui n'a plus rien à raconter et un projet prometteur bâclé pour les mauvaises raisons : il y a de tout dans ce Flop 5, qui a davantage pour objectif de pointer les errements de l'industrie que de dézinguer tout ce qui bouge. En bonus : vous aurez même le droit à ma plus grosse déception série de l'année.

Parce que même, et surtout quand on aime le cinéma d'animation, on est en droit d'être exigeant et de lui en demander plus. Et vous, quels sont vos pires films d'animation de 2024 ?

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